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Casimir mène la grande vie - IBBI 22-23

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Casimir mène la grande vie - Jean d'Ormesson

"Mon grand-père aimait le passé. Moi, j'étais comme tout le monde : je préférais les filles, et les baiser. Je ne pensais à rien d'autre. Je venais d'avoir seize ans. J'étais en terminale. Je préparais le bac. L'école m'ennuyait à périr. Et la vie encore plus. Je détestais le lycée, les lundis, la roulette russe des examens et, plus tard, des concours, la sombre noria des jours. Je détestais plus encore le monde autour de moi et la vie devant moi. Le monde me cassait les pieds, la vie me faisait peur. L'avenir avait l'allure d'un éternel lundi, d'un bac sans cesse recommencé. De temps en temps, à la maison, un imbécile bénévole me demandait ce que je voulais faire lorsque je serais grand. J'étais déjà assez grand : j'avais un mètre quatre-vingt-neuf. Je le regardais avec fureur. Ce que je voulais faire ? Rien du tout, tête de lard. J'avais plutôt envie de mourir."(Gallimard)
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commentaire
Françoise
24 Jul 2022
Je n’avais jamais lu Jean d’Ormesson et je rêvais de me plonger dans un de ses livres pour me délecter des histoires racontées par cet écrivain si prolixe et si attachant. Quel plaisir de l’écouter raconter à la radio des histoires, son histoire, ses réflexions sur le monde que nous partagions. Et ce langage, le choix des mots, le rythme, le phrasé, le ton, tout me faisait rêver du texte écrit dans lequel je immergerai… Et bien, je n’ai pas dû trouver le bon livre car ma déception fut grande en lisant "Casimir mène la grande vie" et j’ai dû lutter pour poursuivre cette lecture ; une fois les deux pieds dans "la grande vie", cela s’est arrangé, mais pas plus… Jean d’Ormesson s’est voulu Voltaire dans ce livre et a pensé que le conte philosophique lui réussirait à lui aussi. Mais l’époque n’est plus la même et la transcription de Candide dans notre siècle sans doute peu aisée. Un exercice de style alors, mais à mes yeux, peu réussi. Cette bande composite qui, d’oisifs devenus malfrats se lancent, par ennui sans doute, dans la grande aventure pour le bien contre le mal, et se changent en justiciers, en redresseurs de torts, en bras armés du gouvernement quelquefois, restent peu d’une part peu crédibles, et d’autre part bien loin de personnages de contes. Et ce n’est pas l’érudition dont il les pare parfois qui les bonifie…
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