Trois filles d'Eve- Elif Shafak
Le livre est centré sur le personnage de Nazperi Nalbantoğlu, appelée affectueusement Peri par ses proches, que l’on suit tout au long du roman à différentes périodes de sa vie entre 1980 et 2016. Lorsque l’histoire débute, à Istanbul en 2016, Peri a une quarantaine d’années et est une femme mariée et mère de trois enfants, dont une adolescente. Dans la scène d’ouverture, à la suite d’un embouteillage, Peri se fait voler son sac par un malfrat. Dans ce sac, il y a de nombreuses babioles. Mais aussi un objet capital auquel est sentimentalement très attachée cette femme: une photographie, représentant trois jeunes filles, dont elle-même, dans l’enceinte de l’université d’Oxford (au Royaume-Uni), entourées par un homme plus âgé que l’on devine être sûrement leur professeur. Le soir même, Peri est attendue par son mari à un dîner au sein de la grande bourgeoisie stambouliote. Alors que défilent les plats les plus raffinés devant elle au milieu des gens les plus influents de la ville, la jeune femme voit ses souvenirs affluer. Des souvenirs où se croisent les personnages de son enfance (ses parents, sans cesse à couteaux tirés quand il s’agit de religion, et ses deux frères) et les fragments du début de sa vie d’adulte, alors qu’elle était étudiante à Oxford…
Elle est la fille d’une diplomate turque. Élevée par sa mère après le
divorce de ses parents, elle a passé son adolescence à Madrid puis à
Amman, en Jordanie, avant de retourner en Turquie. Diplômée en relations internationales de la Middle East Technical
University d'Ankara, elle est aussi titulaire d'un master en genre et
études féminines dont le mémoire portait sur la circulaire Compréhension
des derviches hétérodoxes de l'islam. En 1998, elle obtient pour son premier roman, "Pinhan", le Prix Mevlana
récompensant les œuvres littéraires mystiques en Turquie. "The Saint Of Incipient Insanities" (2004) est le premier roman que
Şafak écrit en anglais. Elle y raconte les vies d'immigrants musulmans à
Boston et visite le sentiment d'exclusion que ceux-ci peuvent ressentir
aux États-Unis. Lorsqu'elle y met la touche finale en 2002, Şafak est chargée de cours
au Mount Holyoke College (dans le Massachusetts) auprès de la chaire de
Women's Studies. Elle enseigne ensuite à l'université du Michigan dans la discipline
“Gender and Women's Studies”. L'année suivante, elle devient professeur à
temps plein au département des Études du Proche-Orient à l'université
d'Arizona.
Après la naissance de sa fille en 2006, Şafak souffre de dépression
post-partum pendant plus de 10 mois. Elle aborde cette période dans son
premier roman autobiographique ("Lait noir") et y combine fiction et
diverses formes de non-fiction. Internationalement reconnue, elle est l'auteur d'une douzaine de livres,
dont "La Bâtarde d'Istanbul" et "Bonbon Palace" qui sont des
best-sellers en Turquie. Elif Şafak écrit aussi des articles pour des journaux et magazines en
Europe et aux États-Unis, des scripts pour séries télévisées et des
paroles de chansons pour des musiciens rock. Mariée à Eyüp Can, journaliste turc, rédacteur en chef du quotidien Referans, et mère de deux enfants, elle vit à Istanbul.
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